Vaste sujet que la confiance en soi. Tout le monde en parle et on vous en vend au kilo a tous les coins de rue. On ne compte plus les slogans racoleurs qui pullulent sur les réseaux sociaux et les méthodes miracles qui vous promettent de retrouver confiance en vous en 48h chrono. (Pour la petite info une recherche sur google produit 88 millions de résultats.)

Bien loin de moi de vous assommer avec une énième méthode mais de vous livrer la plutôt une réflexion sur le sujet.

Quelles ont les causes de ce manque qui touche une partie non négligeable de la population ?

Après quelques recherches je pointe quatre raisons principales.

-La peur de la critique et le besoin de reconnaissance

-Le sentiment d’infériorité

-Le perfectionnisme

-La culpabilité

La peur de la critique et le besoin de reconnaissance

 

Nous sommes entourés de « bien-pensant » qui n’ont de cesse de nous faire remarquer nos erreurs et de pointer ce qui ne va pas chez nous.

« Je te dis ça pour ton bien », « je serais toi je ferais autrement » sont les phrases types qu’on entend à tout bout de champs. Le pire c’est que ces personnes sont sincères et la plupart d’entre elle pensent véritablement être bienveillante.

Sincérité n’est pourtant synonyme de vérité et combien de gens se sont trompé en étant « sincèrement » convaincu de quelque chose.

Plutôt qu’à l’extérieur il convient donc de chercher en soi les causes de cette peur. Le besoin de reconnaissance nous est inculqué depuis notre tout jeune âge. C’est par lui qu’on se construit de notre premier sourire jusqu’à l’âge adulte. Et autant il est primordial dans les premières phases de notre vie, autant il se transforme en poison lorsque nous devenons autonomes. Nombre d’entre nous garde en eux ce besoin d’être félicité pour leur actes au travail ou dans la vie privée. Cela va du parent qui a pris du temps pour préparer un bon diner et s’effondre devant la grimace de ses enfants au salarié qui rend un rapport en avance et se voit gratifié d’un « ok » timide sans même un regard.

Professionnellement cela peut être un piège car le moindre chantage affectif peut vous rabaisser et vous faire accepter des traitements injustes.

Dans la sphère privée il semblerait même que ce soit la source principale des conflits dans un couple. « Vous ne voyez pas tout ce que je fais pour vous ! » ça rappelle des souvenir à quelqu’un ?

Le point commun à toutes ces situations c’est que l’on accepte d’être défini par les autres et par la même on leur donne le pouvoir sur notre bien-être et notre capacité au bonheur.

Si je devais donner un conseil (oui au final je suis aussi un « bien-pensant »). La première étape pour se libérer est de faire un pas de côté. Faire le point sur ses capacités, ses valeurs et ses qualités car ce sont elles qui vous définissent vraiment.

Les critiques et les jugements ne définissent que l’état d’esprit de votre interlocuteur et pas le vôtre.

Facile à dire me direz-vous ? si vous le voulez oui ; ce sera difficile. Mais si vous êtes convaincu que votre valeur ne dépend pas de l’avis des autres, les critiques deviendront des enseignements et non pas un coup de massue sur votre amour propre.

Le sentiment d’infériorité

 

Cette sensation de ne jamais être à la hauteur, de ne pas être capable et que de toute manière… à quoi bon ? d’autres le font bien mieux que moi.

On retombe ici encore sur le rapport à l’autre mais cette fois ci en termes de comparaison. Notre monde fourmille, grâce au réseaux sociaux, d’exemple de réussite dans tous les domaines et qui plus est, on vous promet maintenant de devenir une star en cuisinant un tiramisu ou en étant doté d’un gout certain pour accorder votre sac à main à vos chaussures.

On se compare à ce que l’on voit tout en ignorant la partie immergée de l’iceberg. La somme de travail, les doutes et les échecs de ces « influenceurs » mais pour un Steve job ou un Elon Musk (qui en passant ont Sali leur couche comme vous) combien d’autre réussissent en restant dans l’ombre ?

Dans votre cercle restreint. Connaissez-vous toutes les épreuves par lesquelles ce collègue est passé pour avoir sa promotion ? et si celui-ci est quasi imbattable dans son domaine. Qu’en est-il de ses capacités s’il jouait sur votre terrain ?

En premier lieu ce sentiment vient donc d’une vision partielle de notre réalité ; et avec des infos manquantes on ne peut avoir qu’une conclusion erronée.

En second lieu on retrouve aussi l’influence de notre environnement proche. Se faire ressasser ses échecs, entendre toujours la critiques même lorsque l’on réussit (« c’est bien mais tu aurais pu faire mieux. »), le manque de reconnaissance à certains moments charnière de notre existence. Tout cela contribue à une perception de nous-même négative.

Le plus beaux dans l’affaire c’est que lorsque on est conditionné de la sorte on n’a même plus besoin des autres pour juger notre valeur. On devient notre pire ennemi et notre auto critique est bien la plus destructrice.

Pour se sortir de cette spirale il est nécessaire de reconstruire son référentiel.

Oui ! nos capacités sont forcément relatives à quelque chose d’autre mais il s’agit de trouver le bon point de comparaison.

Je vais vous partager une anecdote. Depuis quelques mois je suis une blogueuse. Elle traite de DIY d’éducation positive et principalement de communication non violente. (PS : si vous suivez le blog ZUN-ZUN vous voyez de qui je parle 😉.)

J’ai clairement commencé à être impressionné par son nombre d’abonné ainsi que de la qualité de sa communauté et ça m’a littéralement coupé les pattes. A quoi bon, j’accumule difficilement deux abonnés sur mon blog et en plus l’un d’eux est mon adresse test. Autant abandonner tout de suite et retourner à l’usine.

Mais lors d’un séminaire j’ai eu l’occasion de la rencontrer. Et là j’ai eu la surprise d’apprendre qu’elle pratiquait le blogging depuis vingt-deux ans ! autant dire que la comparaison était de fait impossible et qu’en fin de compte je devais la prendre comme un exemple à suivre et non pas un mur à franchir.

Autre surprise elle m’a avoué être impressionné par l’énergie que j’avais mis dans mon projet et les caps que j’avais franchis et qu’elle n’osait pas encore passer.

Un retournement de cerveau plus tard j’ai compris que je ne pouvais pas me juger sans mettre les choses en perspective. Et c’est là un premier pas vers la libération de ce sentiment d’infériorité.

Comparer ce qui est comparable (ok ! Elon Musk fait des fusées mais je le dérouille à Mario !)

Prendre la réalité dans son ensemble. (Oui mon collègue avance. Mais moi j’élève aussi trois enfants et j’ai un conjoint aimant) on en revient encore à ce pas de côté qui change le point de vue et par là même les conclusions à en tirer.

Le perfectionnisme

 

 

On a toujours érigé le perfectionnisme au rang de qualité suprême.

« Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage. » à ce rythme je ne suis pas près d’avoir ma couverture.

Chacun d’entre nous aspire à la perfection de ce qu’il accomplit mais c’est le plus grand piège dans lequel on s’emprisonne tout seul.

A vouloir tout gérer, tout peaufiner, tout organiser, on perd le sens profond de notre action et on n’atteint jamais le but qu’on s’était fixé. Écrire un livre ? à peine terminer son contenu est peut-être déjà obsolète et il faut reprendre chaque chapitre un à un pour les remettre à jours et sitôt cela fini ? et bien on recommence. Autant dire qu’il ne va pas paraitre de sitôt.

Le perfectionnisme a aussi une propension à nous isoler. Plus on regarde son projet, plus on lui trouve des défauts. On tache de les corriger mais les corrections en impliquent d’autres et ainsi de suite. Le stress et la peur monte et l’idée de le présenter tel quel devient juste inacceptable.

Combien de roman, de tableau, ou de projet d’entreprise sont mort avant même d’avoir vécu ?

Combien d’entre nous se sont épuisés sur un projet qui n’auras même pas vu le jours car tout n’était pas parfait.

Un petit détail qui peut tout changer. La perfection n’existe pas. Ce n’est pas une citation c’est une vérité. C’est une notion relative et de ce fait elle diffère d’un individu à l’autre et même d’une époque à une autre. C’est un critère qui n’a de cesse de changer et d’évoluer alors à quoi bon ?

Ne vaut-il pas mieux une action imparfaite que pas d’action du tout ?

Comme un enfant qui apprend à marcher il vaut mieux se lancer et apprendre de ses erreurs. Une grande majorité des réponses à nos question se trouve sur le chemin. Ce n’est qu’en avançant que nous les trouverons. Alors lancez-vous ! démarrez un projet quel qu’il soit. Vous ne pourrez que vous féliciter d’avoir tenté l’aventure et ce sera forcément imparfait.

Mais mieux vaut faire un pas en boitant que courir sur place.

Alors à vous de fixer un curseur au-delà duquel votre minutie devient contre-productive. Cela s’apprend en expérimentant. Et à chaque essai vous affinerez. Mais ce qui compte c’est avancer encore et encore.

Votre estime de vous s’appuiera alors sur vos actes et pas sur les commentaires des autres.

La culpabilité

 

 

Notre rapport à l’autre et à nous même cultive le sentiment de culpabilité. Il est aussi lié à notre éducation.

Il marque notre désaccord entre, d’une part nos pensées et nos agissements, et les valeurs qui sont les nôtres.

A petite dose elle est un outil utile pour nous avertir des conséquences de nos actes mais quand le curseur se dérègle elle se transforme en un puissant paralysant.

La moindre de nos pensées devient prétexte à imaginer toutes les conséquences potentiellement néfastes à notre entourage tout en occultant nos propres besoins. Elle nous renvoie aussi à la peur du jugement et du rejet. Ce qui rajoute encore une chaine à nos entraves.

D’une manière assez paradoxale elle est aussi une manifestation de notre ego. La culpabilité renvoie à l’écart entre la personne que l’on pense être et l’image de vous qu’on souhaite renvoyer. Les deux étant des projections de l’esprits cela n’aide pas à s’en détacher.

En se culpabilisant on espère progresser et devenir une meilleure personne mais c’est un piège. Cela ne fait que renforcer le mal-être en focalisant l’attention sur un aspect négatif. On redevient juge et bourreau et tel Sisyphe on pousse notre rocher qui retombera toujours au pied de la colline.

Cela passe par le fait de ressasser sans cesse ses « erreurs » renforçant encore cette perception négative de nous-mêmes. Et par ricochet notre sentiment de ne pas mériter de réussir.

On peut constater aussi que la culpabilité est la manifestation d’un sentiment de tristesse ou de colère non exprimé. La tristesse ressort alors sous d’autre forme. Agressivité, mauvaise humeur ou bien propension à la querelle ce qui traduirait plutôt de la colère. A l’inverse la colère non exprimée se manifeste par des pleurs, de la fatigue, manifestations de la tristesse cette fois.

Dans les deux cas cela renforce encore la souffrance car ni l’une ni l’autre des ces émotions n’est exprimé correctement.

Un moyen de sortir de ce cercle infernal. S’écouter.

En accueillant sa voix intérieure et en exprimant, sur le papier par exemple, ce qu’elle a à dire.

Car c’est en l’écoutant que l’on peut faire le point sur ce qui fait défaut. Et ainsi réparer son erreur, accorder son pardon ou exiger une réparation.

Voilà pour cette liste non-exhaustive. D’autres facteurs rentrent sans doute en jeu, mais il me semble que ce sont les principaux.

Si vous en identifiez d’autres, partagez-les-moi en commentaire. Donnez-moi votre retour sur cet article.

 

Nous avons le droit de ne pas être à l’image de ce que nous voulons.

C’est en l’acceptant que nous nous en rapprocherons.