Ce matin je me suis réveillé « l’araignée les pattes en l’air » comme on dit.

Les enfants ne sont pas là je n’ai pas pensé à mettre le réveil en route et résultat, je me lève à 10h30. À peine l’œil ouvert je me rend compte que ma mâtinée est déjà largement entamée et ça me mine le moral. Ça sent la journée improductive au possible et ça me plombe encore plus.

Première solution s’abrutir devant une série pour ne plus y penser mais ça ne fait qu’empirer la chose. C’est maintenant la culpabilité de ne rien faire qui s’invite et vient en rajouter une couche. Rajoutons par-dessus ça la sensation d’être perdu dans mon projet et vous avez là le cocktail idéal pour une journée de me… .

En y réfléchissant bien on passe tous par des périodes de ce type. La sensation que tout ce que l’on fait est vain et que rien de bon ne peut sortir d’un moment pareil.

Actuellement je suis en train de lire « les quatre accords toltèques » de don Miguel Ruiz et l’un de ces accords résonne à ce moment en moi : « Toujours faire de son mieux ».

J’ai l’intime conviction que mon mieux ne sera pas énorme aujourd’hui mais tant qu’a faire autant jouer avec les cartes qu’on a en main en cet instant.

Donc on se bouge ! Et on optimise le temps qu’il nous reste jusqu’à ce que les enfants reviennent.

Nettoyage du poulailler, rangement du bûcher et désherbage d’un massif qui m’appelait à l’aide depuis plusieurs semaines déjà. Au final un moment d’action alors que je sentais que cette journée n’allait rien donner.

 

Le plus dur dans ces moments c’est ce sentiment de culpabilité.

On nous a appris qu’il n’était pas bon d’être oisif et que notre satisfaction personnelle passait obligatoirement par de durs efforts.

Mais notre efficacité peut-elle être uniforme ? Peut-on chaque jour être au top de ses capacité ? Et si oui, où se trouve la norme sur laquelle se baser pour mesurer notre efficacité ?

Ce matin on peut le dire mon niveau était très bas mais je suis passé quand même à l’action. Un autre jour j’aurais surement accompli bien plus mais a cet instant, mon meilleur niveau était là. Et je ne dois pas en avoir honte ou m’en sentir coupable. Cela fait partie du travail d’acceptation de soi et je suis en train de franchir une étape dans ce parcours.

Accepter que je ne sois pas constamment hyper-performant et que j’ai le droit d’avoir des passages à vide.

Sacré boulot me direz-vous ? mais si je n’arrive pas à me pardonner à moi-même de ne pas être à la hauteur de mes exigences qui le fera ?

Et même ces exigences d’où viennent-elles ? qui a décrété que je devais être toujours au top. A part moi-même, qui va me blâmer de ne pas avoir abattu un travail de forçat aujourd’hui ?

Mon pire juge c’est moi.

Il faut voir ce que je m’inflige. Je pense qu’on m’accuserait de cruauté si j’appliquais à d’autre un dixième de ce que je me fais. je suis complètement intransigeant envers moi et je ne rate pas une occasion de me rabaisser

Question du jour. D’où vient ce besoin de se juger sois même plus durement que n’importe qui d’autre le ferait ?

Réponse. De toutes les croyances que j’ai acquises depuis des années.

Je suis paresseux, fainéant, je procrastine au max et j’ai un poil dans la main. Autre chose ? ah oui je ne fini jamais rien et ce que je fais n’intéresse personne.

Y’en a qui se reconnaissent?

C’es sur qu’avec un tel tableau je ne peux pas aller bien loin. Alors voyons un peu pourquoi je me dis tout ça.

nous vivons dans un monde ou l’on met en avant la performance et la réussite donc si je ne réussis pas immédiatement, à quoi bon faire l’effort ?

Rien que cette phrase qui est ancrée au fond de moi suffit à déclencher toutes ces pensées limitantes envers ma personne.

Pourtant

Je suis un homme intelligent et sensible. Je sais résoudre des problèmes et j’adore par-dessus tout aider les autres. L’expérience m’a prouvé que j’ai un talent certain pour écouter et détricoter une situation. Je construis beaucoup de chose moi-même et je suis un père aimant qui essaie de passer le plus de temps possible avec ses enfants. Rien que cela fait de moi une personne valable.

Accueillir ses faiblesses
Accepter que l’on fait toujours de son mieux est un très bon moyen pour commencer à s’aimer soi-même et faire un pas de plus vers la personne qu’on veut devenir. Car si on donne le meilleur de nous-même à chaque instant ; même l’échec devient un enseignement qui nous permet de progresser et non pas un fardeau supplémentaire sur nos épaules. On se sent plus libre et par le fait plus actif.

C’est un cercle vertueux qui se met en place. Le changement de point de vue affecte aussi la perception de notre environnement. Les événements nous semblent moins grave et il devient plus facile de se focaliser sur ce qui est important.

Paradoxalement c’est en acceptant sa propre inefficacité qu’on devient plus efficace. (Oui c’est tordu mais ça fonctionne.)

 

Ce que j’ai appris de cette expérience ?

La prochaine fois je programme mon réveil.